Qui donc connaît les flux et reflux réciproques
de l'infiniment grand et de l'infiniment petit,
le retentissement des causes dans les précipices de l'être,
et les avalanches de la création ?
(Victor Hugo, Les Misérables)

jeudi 27 mars 2014

AEIS 2014 : Systèmes stelllaires et planétaires, 2 (seconde journée)

Notes prises lors du Colloque 
organisé par 
 
La seconde journée du colloque, « Formation des systèmes stellaires et planétaires et conditions d'apparition de la vie » a été centrée sur ce dernier aspect. Ont été abordés plusieurs thèmes : Grandes époques de l'Histoire de la Terre et premières manifestations de la vie. Grandes divisions du Vivant et problématique de l'Ancêtre commun. Adaptations aux conditions extrêmes. Approches expérimentales du passage de l'Inerte au Vivant. Et d'autres points encore, comme les propriétés particulières de l'eau liquide, les processus de croissance et la genèse des formes. Dans le même esprit que le billet précédent, j'essaye d'en reprendre ici quelques éléments.

mercredi 26 mars 2014

AEIS 2014 : Systèmes stellaires et planétaires, 1 (première journée)

Notes prises lors du Colloque 
organisé par 


J’ai eu la chance de pouvoir assister les 5 et 6 février 2014, à un séminaire sur la formation des systèmes stellaires et planétaires, et les conditions d’apparition de la vie. Ce séminaire s'est déroulé à l’Institut Henri Poincaré, haut lieu des mathématiques françaises, et mondiales... Il était organisé par une association nommée «Académie européenne interdisciplinaire des sciences», association qui organise tous les deux ans, sur des thèmes impliquant l’interdisciplinarité, de chouettes conférences. Le public était mi-professionnel mi-grand public, ce qui est une configuration intéressante. Les exposés seront peut-être mis en ligne, je l’espère. J'en résume ici quelques points, sans être le moins du monde complet, en insistant sur ceux qui m’ont particulièrement frappé, et bien sûr sans certifier une totale exactitude dans la reprise des propos des conférenciers.

   

jeudi 20 mars 2014

Etienne Klein : L' Univers a t-il un instant zéro ?

Notes prises lors de la conférence d’Etienne Klein, 12 mars 2014
à la FIAP Jean Monnet, 
Cycle des conférences de la Société Astronomique de France
Certains cherchent la transcendance
dans la méditation ou la prière ;
d’autres la cherchent dans le service
qu’ils rendent à leurs proches ;
d’autres encore, qui ont la chance
de posséder un talent particulier
cherchent la transcendance
dans  la pratique artistique.


La science est un chemin alternatif
pour qui veut se consacrer
aux questions les plus difficiles que pose la vie.
Lee Smolin, Rien ne va plus en physique,
coll. Points Sciences, p 13

Préambule : L’éthique dans les sciences.


Lorsqu’on évoque les questions d’éthique ou de morale en science, c’est en premier lieu avec cet arrière plan que la science dit « ce qui est » et non « ce qui doit être ». Par exemple, elle dit que l’on peut  créer des OGM et comment le faire, mais elle ne dit pas si l’on doit le faire.  D’aucuns estiment que l’on ne peut en rester là et que les chercheurs doivent s’interdire de chercher dans des directions potentiellement dangereuses.

Etienne Klein situe l’exigence éthique en sciences sur un autre plan : bien parler de ce que nous savons. Autrement dit, faire en sorte que les discours présentant les résultats obtenus par les sciences n’induisent pas dans le corps social des idées fausses ; et ne fassent pas sous-estimer les changements qu’ils apportent - ou devraient apporter - dans notre vision de l’univers et de nous mêmes.

Etienne Klein évoque un exemple, celui du Principe d’Incertitude d’Heisenberg, avec un énoncé tel que « on ne peut mesurer simultanément de façon exacte la position et la vitesse d’une particule ». Cette formulation laisse entendre que 1) les notions de positions et de vitesses sont pertinentes à toutes les échelles et que 2) c’est notre pouvoir de connaître ces grandeurs qui est limité. Cette présentation des choses, au coeur des discussions et de l’interprétation de la Physique Quantique, est contestable. Parler de la position et de la vitesse d’un objet est tout à fait justifié et pertinent à l’échelle «macroscopique», celle de notre expérience sensible. Cela s’avère une erreur, un obstacle à la compréhension des choses, lorsqu’on veut décrire ce qui se passe dans l’infiniment petit, au niveau «microscopique» des particules élémentaires. Ce sont d’autres concepts qu’il faut alors mettre en oeuvre. C’est bien une révolution conceptuelle que la Physique quantique a introduit dans la première moitié du XX siècle. Il est du devoir, pour les acteurs de la transmission des connaissances, d’en faire prendre conscience. Et de parler de ces nouveaux concepts, de les expliquer au public, même si c’est difficile, avec le plus de clarté et pourrait-on-dire, le plus d’honnêteté possible.

 

Pourquoi cette introduction par le biais de l’éthique ?


Le conférencier, en introduisant sa conférence par ce rappel, avait à l’esprit le caractère pernicieux du terme de big bang. Caractère pernicieux, car ayant imposé dans un large public - Klein dit « enkysté dans la culture » l’idée d’un « début », d’un « instant zéro » de l’univers, avant même qu’une discussion - physique et philosophique - ait pu se développer.